Stress & Cortisol: pourquoi l’activité physique est importante.

Pour combattre le stress, il y a quelques trucs anti-stress qui fonctionnent plus ou moins, mais pour vaincre le stress il faut d’abord comprendre le mécanisme qui le déclenche. Pour vaincre le stress, il faut comprendre ce qui le provoque et se concentrer sur celà, pas sur le stress proprement dit.
Parce que le stress, tout seul, ça ne partira pas.

Le stress, ça s’accumule. A partir du moment où on est en âge d’être sujet au stress et jusqu’à la fin de notre vie, tous les épisodes stressant vont laisser une trace, former une couche de plus en plus imposante et si le corps humain a bien mis au point un système qui déclenche le stress (grâce à quoi on a le réflexe de s’encourir quand on se sent en danger, par exemple), il n’y a rien de prévu pour faire baisser le stress une fois qu’on se trouve en sécurité, hors de danger.

Cortisol, l’hormone du stress

Le cortisol est une hormone que le corps humain produit par la glande hypophyse à la suite d’un coup de stress. Le cortisol est nécessaire pour que le corps humain puisse fonctionner normalement, mais le taux de cortisol doit rester équilibré.
Un taux de cortisol trop bas est synonyme d’inflammation chronique et de risques de maladies auto-immunes, tandis qu’un taux de cortisol élevé a des conséquences qui peuvent devenir graves si le problème n’est pas pris en charge.

Symptômes & conséquences d’un taux de cortisol élevé:

  • encore plus de stress
  • douleurs musculaires & articulaires
  • douleurs thoraciques
  • hyperglycémie (le corps à besoin d’énergie pour se sortir d’une situation stressante, et va tout faire pour se procurer le glucose nécessaire à produire cette énergie.)
  • augmentation de la tension artérielle avec risque d’insulinorésistance à long terme
  • troubles du sommeil (dormir étant une des façons de faire baisser le taux de cortisol, on est dans un cercle vicieux dont il va être difficile de se sortir.)
  • augmentation de l’envie de manger et à plus long terme risque d’obésité. Ici aussi, l’explication est que le corps a besoin de glucose pour se sortir d’un mauvais pas et s’il n’en trouve pas en lui-même, il va falloir en produire, et donc manger. Et probablement pas ce qu’il y a de plus sain…c’est comme celà qu’un taux de cortisol élevé entraine une prise de poids.
  • destruction des fibres musculaires
  • risque d’ostéoporose
  • diminution de la concentration
  • troubles de la mémoire et risque de maladie d’Alzheimer à plus long terme
  • dépression
  • déterioration de la glande hypophyse, qui est une glande destinée à produire d’autres hormones vitales (notamment l’hormone de croissance)
  • accélération des symptômes du vieillissement

Et donc, voilà…il ne fait pas de doute qu’il vaut mieux garder un niveau de stress et donc d’éviter un taux de cortisol élevé, sinon, la santé & la qualité de vie en subiront les conséquences. Irrémédiablement.

Sport & activité physique: les armes gagnantes contre le stress.

Je ne vais bien sûr pas énumérer la longue liste des bienfaits du sport et de l’activité physique sur notre santé, mais il faut mettre l’accent sur l’efficacité de l’activité physique pour combattre le stress.

Depuis qu’on est tout jeune, on nous dit et redit que:

  • faire du sport c’est bon pour le coeur: c’est vrai, mais bon, ce n’est un argument valable qu’auprès de personnes qui ont passé un certain âge. A 30 ans, ça ne motive personne à faire du sport.
  • faire du sport ça fait maigrir. Ce n’est tout à fait exact. Faire du sport ça permet d’augmenter la masse musculaire et donc de brûler plus de calories, mais ça ne se voit pas nécessairement sur la balance.

couverture-time magazine sptembre 2016

En septembre 2016, un neurologue spécialisé en médecine génétique affirme dans une interview à Time Magazine, que s’il existait un médicament qui produirait autant de bienfaits pour la santé que le sport ou l’activité physique, ce serait le médicament le plus efficace jamais développé.

Comment l’activité physique & le sport agissent sur le cerveau.

Nous avons tendance à penser que notre cerveau nous sert à penser, à créer, à réfléchir mais aux Etats-Unis, le Docteur en neuroscience Daniel Wolpert, affirme que notre cerveau sert principalement à nous permettre de bouger: produire des mouvements complexes et adaptés aux situations dans lesquelles nous nous tronvons afin de nous permettre d’évoluer.

plante marine

Il argumente en faisant référence à des vertébrés marins qui n’utilisent leur cerveau qu’une seule fois au début de leur vie, pour trouver un caillou auquel s’accrocher.

Ensuite, ils n’ont plus besoin de leur cerveau pour continuer à vivre et finissent même par le manger.

Un autre exemple de cette théorie peut être cité en observant l’évolution du koala.
Avec le temps, les besoins alimentaires du koala ont fini par se réduire à quelques feuilles d’Eucalyptus et le koala n’a pratiquement pas besoin de bouger pour se nourrir.

C’est pour cette raison que la taille du cerveau du koala d’aujourd’hui a fortement diminué par rapport à la taille du cerveau de ses ancêtres.

koala

Ce qui est certain au vu des recherches qui ont été conduites sur le sujet, c’est qu’il y a un lien très étroit entre l’activité physique et la capacité de fonctionnement du cerveau humain

Bougez!

Il est prouvé que la pratique d’une activité physique augmente les facultés d’apprentissage, permet notamment de combattre le stress & l’anxiété , et améliore l’humeur au point de permettre à certaines personnes de sortir de la dépression.

En 2006, en Allemagne, une étude réalisée sur un panel de 19 000 personnes a démontré que celles qui pratiquaient une activité physique régulière étaient moins sujettes à la dépression ou aux crises d’angoisses et globalement plus sociables.

En Californie, l’organisme responsable de l’éducation a démontré à plusieurs reprises que les étudiants qui pratiquaient régulièrement un sport étaient aussi les étudiants qui produisaient les meilleurs résultats lors des examens.

Le lien entre l’importance de l’activité physique et le cerveau peut être logiquement retracé en pensant à nos ancêtres et à leur mode de vie, comment le fait de bouger leur permettait de survivre, mais plus proche de nous, il suffit de nous imaginer en plein désert pour être d’accord sur le fait que la seul façon de survivre, c’est de ne pas rester là sans rien faire, et donc de bouger.

Tandis que pendant qu’on ne bouge pas…et que l’on reste par exemple affalé devant la télé, on fait passer un message bien précis à notre cerveau: on est en sécurité, on n’a pas besoin de bouger pour échapper à aucun danger, on n’a pas besoin de notre cerveau en fait.

Enfin, on ne peut pas aborder le sujet sans rappeler l’importance de neurotransmetteurs tels que dopamine, sérotonine et norepinephrine qui nous rendent euphoriques et nous permettent de nous sentir bien et plein de volonté lorsque nous avons fait un effort physique, mais dont le manque pour cause d’immobilité finit par nous déprimer.

Et si dans les séries tv américaines, on voit des gens qui vont faire du sport le matin avant d’aller travailler, ou le midi au lieu de rester assis à table, ou encore le soir, ce n’est pas spécialement pour entretenir leur corps: c’est parce que eux, ils ont compris depuis un bon moment que si on fait du sport, on vit mieux.

Oui mais, et le stress dans tout celà ?

Maintenant que nous avons compris l’importance de garder un niveau relativement bas de cortisol et l’importance de l’activité physique pour le bon fonctionnement du cerveau,il ne nous reste plus qu’à faire le lien entre stress et sport, ou comment la pratique régulière d’une activité permet de combattre le stress.

Il a été démontré que le taux de cortisol augmente suite à un coup de stress, et que la seule chose qui provoque une diminution du taux de cortisol après coup, c’est l’effort physique que l’on a produit en courant se mettre à l’abri.

Tigre attaque causant un coup de stress
Tigre attaque causant un coup de stress

Dans l’exemple classique que l’on prend généralement pour expliquer le mécanisme du stress, on met une personne face à un danger soudain:

  • On se fait brusquement attaquer par un animal dangereux
  • Notre système de défense se met en route, la glande hypophyse produit ses hormones (dont le cortisol)
  • Le rythme cardiaque s’accélère, le taux de cortisol monte, ainsi que le stress
  • Et on prend ses jambes à son cou
  • On va produire un effort physique intense pour se mettre en sécurité
  • Dès qu’on est en sécurité, notre système interne va se calmer et le taux de cortisol va retomber et rester assez bas pour le restant de la journée, ce qui entraine une diminution du stress.

Si on essaie de recréer le même mécanisme dans une situation de la vie courante, celà donne ceci:

  • Un coup de stress pour une raison quelconque (problème au boulot, coup dur, problème d’argent, rupture, perte d’un être cher, etc…)
  • Le système de défense se met en route, le taux de cortisol augmente , le niveau de stress également mais…on ne ressent pas spécialement le besoin de produire un effort physique pour faire face à cette situation.

Et donc, pas d’effort physique: le taux de cortisol ne redescend pas, et le stress non plus.

Le stress va rester là à nous empoisonner pour le restant de la journée et probablement les jours qui suivent, jusqu’à ce que l’on fasse baisser le taux de cortisol.
Et pour ça il faut bouger.

C’est quand-même simple, non ?